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Entrepreneurs en herbe

par Tania Amran, Migros Magazine, avril 2017 

Entrepreneurs en herbe

par Tania Amran, Migros Magazine, Avril 2017, extraits

Migros Magazine est le journal le plus lu de Suisse avec 3 millions de lecteurs 

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«Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années.» En écrivant ces vers, Corneille ne songeait certainement pas au monde des affaires! Et pourtant, certains jeunes n’hésitent pas à se lancer très tôt dans la création de leur start-up.


 

Entrepreneur à 9 ans? C’est possible! Las de devoir prendre le bus tous les matins pour se rendre à l’école, le (très) jeune Américain Cory Nieves a commencé à vendre du chocolat chaud pour offrir une voiture neuve à sa maman. C’est finalement avec une recette de biscuits bio qu’il a créé le buzz aux Etats-Unis, en fondant sa propre boutique en ligne, Mr. Cory’s Cookies. 

Certes, ce businessman en culotte courte fait figure d’exception et évolue dans un pays qui encourage ce genre d’initiatives. Quid de la Suisse? Compte-t-elle également des jeunes prodiges du monde des affaires? Aussi précoces que Cory, peut-être pas. Mais à l’image des Lausannois Téo Zinder et Oleg Gafner, certains ne sont pas encore majeurs ou âgés que d’une petite vingtaine d’années lorsqu’ils décident de créer leur première start-up. 

«Les moins de 20 ans qui s’adressent à nous pour lever des fonds ne sont pas légion, précise toutefois Jordi Montserrat, responsable romand de Venturelab, plateforme de soutien aux nouveaux entrepreneurs. Mais peut-être cela veut-il dire que nous ne sommes pas la plateforme adéquate pour le type de projets qu’ils développent.» Impossible aussi de chiffrer le phénomène, les statistiques analysant le monde des entreprises helvètes ne faisant pas état de l’âge des CEO.

Une tendance qui prend de l'ampleur

Des projets visant à développer l’esprit entrepreneurial dès le plus jeune âge émergent cependant çà et là en Suisse, à l’instar de Graines d’entrepreneurs, qui propose depuis 2015 des ateliers pour les écoliers de 11 à 18 ans. Au programme? Apprendre à concevoir un business plan, réaliser une étude de marché, établir un budget et communiquer de manière efficace avec les éventuels partenaires. 


« Nous ne les poussons pas forcément à concrétiser leur projet», 
 

relève Laurence Halifi, co-fondatrice de l’atelier. «Ce que nous désirons avant tout, c’est qu’ils comprennent comment on s’y prend pour passer du rêve à la réalité. Qu’ils n’aient pas peur, plus tard, de se lancer comme entrepreneur ou ‹intrapreneur›, c’est-à-dire en montant des projets au sein des entreprises qu’ils intégreront.»

Car c’est souvent la crainte de l’échec qui empêche les jeunes de tenter leur chance: «Nous invitons régulièrement des entrepreneurs locaux qui évoquent leur parcours avec leurs revers et la façon dont ils s’en sont tirés. Cela montre aux enfants qu’il est possible de rebondir.» Même vision des choses pour David Delmi, le fondateur de la start-up Hardah. (...)

Teo Zinder pêche léman Eleve atelier Graines d'Entrepreneurs article Migros magazine

 

Téo Zinder, 15 ans: «Ce sera une expérience utile pour moi dans la vie»

 

Qu’un adolescent de 15 ans s’intéresse à la pêche à la ligne, c’est déjà peu banal. Mais qu’il se lance dans l’organisation d’ateliers d’initiation à cette activité sur le Léman, c’est presque du jamais vu! 

«Je pêche depuis l’âge de 5 ans, raconte Téo Zinder. Dès la première sortie avec mon père, j’ai mordu à l’hameçon.» Aujourd’hui collégien, le Lausannois souhaiterait transmettre son savoir-faire et sa passion et, pourquoi pas, en tirer quelques sous au passage. 

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Mon but, c’est avant tout de dépoussiérer l’image un peu vieillotte de la pêche. Je veux en montrer le côté fun.»

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Afin de concrétiser son projet, il s’est inscrit à un atelier Graines d’entrepreneurs donné (entre autres) au Collège Champittet à Lausanne. «La saison dernière, j’avais déjà organisé quelques sorties, mais c’était un peu artisanal. J’aimerais bien réussir à créer une vraie structure.» 

Depuis septembre 2016, il apprend donc les ficelles de l’entrepreneuriat, de la conception d’un business plan à la recherche d’éventuels partenaires. 

«Actuellement, nous essayons de trouver des moyens peu coûteux de faire connaître notre projet et des sources de financement. Je vais contacter l’office du tourisme de la ville, mes ateliers pourraient aider à mettre en valeur la région lausannoise. En général, je suis très bien reçu. Les gens sont contents que les jeunes s’engagent dans ce genre d’activités. Maintenant, j’ai un dossier assez solide à leur présenter.» 

Téo espère bien dégoter quelques clients pour la saison 2017. «Dans un premier temps, j’assurerai l’animation des ateliers. Mais peut-être qu’un jour j’aurai les moyens d’engager des employés que je formerai.»

Le Lausannois sait qu’il peut compter sur le soutien de ses parents. «Tant que je continue à bien travailler à l’école, ils ne voient pas d’inconvénients à ce que je poursuive ma passion. Ils savent que ce sera une expérience utile pour moi dans la vie.» 

Le futur de sa petite entreprise? «J’aimerais bien développer des ateliers dans plusieurs villes de Suisse romande. Sinon, je pense qu’à l’université, j’étudierai la biologie sous-marine…»

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CONSEILS PRATIQUES

Envie de créer votre propre entreprise?

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Point de départ de toute start-up à succès: l’idée. «La première partie de notre atelier porte sur l’innovation, souligne Laurence Halifi. Nous montrons aux enfants comment faire preuve de créativité en trouvant une solution à un problème tout en y apportant de la valeur ajoutée.» 

 

Jordi Montserrat insiste sur les qualités dont doit être doté tout entrepreneur: «Il faut rassembler les bonnes personnes autour de son projet. Cela montre par ailleurs que l’on sait convaincre et se vendre. Une bonne dose de persévérance est requise, sans tomber dans l’obstination.»

Après avoir analysé le marché et conçu son business plan, reste encore l’administration. Formalités juridiques, inscription au registre du commerce, propriété intellectuelle, autant d’étapes à ne pas négliger. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) offre la plate-forme Startbizpour soutenir et simplifier le processus. Des structures comme Venturelab ou Genilem proposent, elles, des formules de coaching tout au long de la phase de lancement.

 

D’autres sites internet, tels que  startups.ch/fr et  mon-entreprise.ch regorgent de conseils pratiques, dont une précieuse check-list pour le premier. 

www.grainesentrepreneurs.ch (pour les 10-18 ans) , www.genilem.ch, www.startbiz.ch et www.venturelab.ch

 

Lire l'article complet : https://www.migrosmagazine.ch/societe/reportage/article/entrepreneurs-en-herbe

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